6 femmes qui ont marqué le Mexique

Et oui, aujourd’hui, c’est la journée de la femme ! Nous te proposons donc le portrait de 6 femmes qui ont influencé le Mexique, sa culture, son histoire, de l’époque pré-hispanique à nos jours.

La Malinche

La Malinche est une grande femme mexicaine du XVième siècle.

De son vrai nom Marina, elle fut l’une des premières traductrices lors de la conquête du Mexique par les espagnols. On raconte même que, sans elle, Hernan Cortés n’aurait pas pu conquérir Mexico !

Enfant, elle fut vendue comme esclave. Quelques années plus tard, elle est “offerte” à Hernan Cortés, avec une vingtaine d’autres esclaves. Elle devient sa porte parole grâce à sa maîtrise de plusieurs langues indigènes et de l’espagnol. Elle mettra au monde le premier “métisse” du Mexique, enfant d’Hernan Cortés.

De nombreux mexicains la considère comme une traîtresse à son pays. Une femme aurait-elle pu à elle seule causer la chute d’un empire aussi important que celui des Aztèques… ?

Sor Juana Inés de la Cruz

Sor Juana Inés de la Cruz est une grande femme mexicaine du XVIIème siècle.

Née en 1651, Sor Juana Inés de la Cruz a bouleversé les standards de son époque avec son insatiable soif de savoir. Elle apprend à lire et à écrire à l’âge de 3 ans. Elle intègre très jeune la cour du Vice Roi de la Nouvelle Espagne où elle brille par son intelligence et son éducation.

A 15 ans, elle intègre les ordres afin de pouvoir se consacrer à l’écriture. Son couvent devient bientôt un lieu de rencontre pour les intellectuels de l’époque et même le nouveau vice roi lui rend visite. Juana écrit des œuvres diverses, du théâtre en passant par la poésie et les compositions musicales. Fortement critiquée par l’Église pour ses positions sur la place de la femme dans la société et pour ses œuvres théologiques, elle décide alors de se consacrer exclusivement à sa vie monastique. Elle s'éteint brutalement en 1695 alors qu’elle aidait des infirmières pendant la grande épidémie de choléra qui ravage le Mexique à cette époque.

Son oeuvre prolifique lui vaut un statut d’écrivaine hors norme ! Sa soif de connaissances et sa grande sensibilité artistique ont permis l'éclosion d’une artiste sans limite. Ses œuvres sont aujourd'hui étudiées dans le monde entier.

Voici un extrait de l’un de ses poèmes : 

Je ne peux ni te garder ni te quitter, 
Pourquoi je ne sais, en te quittant ou en te gardant, 
Il y a toujours un je ne sais quoi pour t’aimer 
Et bien des si pour t’oublier

Leona Vicario

Leona Vicario est une grande femme mexicaine du XVIIème siècle.

Figure emblématique de l'Indépendance Mexicaine, Leona Vicario naît dans une famille aisée en 1789 à Mexico. Elle devient orpheline très jeune et son oncle prend en charge son éducation ainsi que la gestion de son patrimoine.

Etudiante, elle tombe amoureuse d’Andres Quintana Roo (qui plus tard donnera son nom à l'état mexicain du même nom, situé dans la péninsule du Yucatán). Son oncle ne souhaite pas de ce mariage mais Leona ne renonce pas à son amour pour Andres, alimentant une riche relation épistolaire. La guerre d’indépendance éclate en 1810. Andres se trouve dans le sud du pays mais Leona l’informe des événements qui secouent la capitale et dépense des fortunes pour lui faire parvenir des nouvelles. Cependant en 1813, son oncle la fait interner dans un couvent pour trahison. Un mois plus tard, Andres vient la libérer. Ils réussissent à s’échapper et quittent Mexico pour Oaxaca. 

En 1814, ils se marient mais leur destin est lié à l’indépendance mexicaine... Lorsque son leader meurt, ils prennent à nouveau la fuite mais sont finalement arrêtés en 1817 alors que Leona accouche de leur premier enfant. Le couple décide de se rendre et demande clémence auprès du Vice Roi de la Nouvelle-Espagne.

La clémence est accordée et ils retournent vivre à Mexico mais tous leurs biens sont confisqués. Ils leurs seront finalement rendus à la proclamation de l’indépendance en 1822.

Andres devient alors avocat mais Leona s’engage de le journalisme et continue à défendre ses idéaux ce qui lui valu le surnom de “femme forte de l’indépendance”. 

Elle décède en 1842 à l’âge de 53 ans. Aujourd’hui, ses cendres et celles de son mari, reposent dans la colonne de l’indépendance sur l’Avenue Reforma à Mexico ! Tu pourra trouver son nom parmi ceux des Héros de la Nation inscrits à l'assemblée nationale mexicaine. 

Matilde Montoya

Matilde Montoya est une grande femme mexicaine du XIXème siècle.

Matilde devient sage femme à l’âge de 15 ans mais son rêve est d’être médecin. Au XIXième, cette profession est inaccessible pour une femme dans la société mexicaine… Peut importe, elle rentre en 1882 à la faculté de médecine.

A l'époque la décision du directeur est fortement contestée et de nombreux mexicains n'approuvent pas l’idée qu’une femme puisse “étudier la médecine pour voir des cadavres d’hommes nus”. Sa première année n’est d'ailleurs pas validée car elle est une femme. Elle sollicite le président mexicain pour lui faire part de cette injustice ! Et son acharnement fonctionne, elle a la possibilité de repasser les matières non validées l’année d’après.

À la fin de ses études, se retrouvant à nouveau bloqué à l’examen final, Matilde ne capitule pas et écrit de nouveau au président mexicain pour que les statuts de la faculté de médecine intègrent la possibilité pour les femmes de présenter cet examen réservé aux hommes. Le 24 août 1887, elle est diplômée de médecine ! Elle ouvre deux cabinets : un gratuit et un payant, dans ce dernier les patients payent la consultation suivant leurs moyens. 

En 1925, elle fonde l’association des femmes médecins. Elle s'éteint à l'âge de 73 ans en ayant laissé un grand exemple à suivre pour les femmes dans la médecine !

Maria Felix

Maria Felix est une grande femme mexicaine du XXème siècle.

Née le 8 avril 1914, à Alamos, cette icône de l'âge d’or du cinéma mexicain a vécu une vie haute en couleurs, sans jamais se laisser influencer par personne.

Son premier mariage lui permet d’acquérir une certaine liberté. De cette union naîtra son seul enfant : Enrique. Elle divorce quelques années plus tard et s'installe à Mexico ou'elle commence très vite une carrière d'actrice.

Présente dans 47 films au Mexique, en Espagne, en France et en Italie, elle n’a cependant jamais tourné pour un film hollywoodien. Selon ses propres paroles, Hollywood lui proposait uniquement des rôles de paysannes or elle n’était pas née pour les jouer ! C’est le rôle principal dans Doña Barbara qui va la propulser sur le devant de la scène et la faire connaître à travers le monde. Elle y joue une femme forte et sûre d'elle. Cette image ne la quittera jamais !

 Elle aimait les rôles de femmes à forts caractères, ce qui lui valu le surnom de “La Doña” (la Dame, aristocrate). Toute sa vie, elle a été une femme avant-gardiste. Mariée 4 fois, elle disait des hommes: "Lutter pour un homme ? Mais pourquoi ? Il y en a tellement !"

Elle est décédée le jour de ses 88 ans. La totalité de son héritage étant alors étrangement léguée à son assistant, on déterra son cadavre pour vérifier qu’elle n’avait pas été empoisonnée ! Même longtemps après sa mort la Doña a donc continué à faire parlé d'elle.

Frida Kahlo

Frida Kahlo est une grande femme mexicaine du XXème siècle.

Cette artiste mexicaine est connue pour ses nombreuses peintures et autoportraits très particuliers ! Enfant, elle souhaite devenir médecin mais elle contracte la poliomyélite à l’âge de 6 ans et perd l’usage d’une de ses jambes. A 18 ans le sort s'acharne contre elle et elle est victime d’une collision entre un tramway et un bus. Elle fera partie des nombreux blessés. Pendant sa convalescence, elle se réfugie dans la peinture et notamment dans la création de nombreux autoportraits où la douleur est omniprésente. Dès lors, la peinture ne la quittera plus ! La douleur non plus.

Mariée au muraliste Diego Rivera, de 20 ans son aîné, leur histoire d’amour sera mouvementée car ils sont opposés sur de nombreux points. Frida affiche par exemple ouvertement ses préférences politiques que son mari trouve gênantes. Elle reçoit même le couple Trotsky dans sa maison bleue à Coyoacan.

Elle réalisera plus de 150 œuvres dont une cinquantaine d’autoportrait. En 1939, elle expose pour la première fois à l’étranger, à Paris, où ses tableaux connaissent un franc succès. Malheureusement, son état de santé s'aggrave et elle décède en 1954.

Cette artiste inspire toujours autant les écrivains : une nouvelle biographie vient de paraître dans la collection “Femme d’exception” par “Le Monde”. À découvrir ici sans plus tarder ! Sa fameuse Maison Bleue peut-être aussi visitée à cette adresse.

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